








Hier, il a plu toute la journée. J’en ai profité pour me payer un « foot scrub ». J’avais apporté un livre et mon iPhone pour me distraire pendant une heure. C’est que je ne connaissais pas encore la technique thaïlandaise du « foot scrub ».
Les gentilles dames m’ont fait signe de prendre place sur un immense matelas dur où d’autres personnes étaient déjà en train de se faire masser. Ma « scrubeuse » a étendu un genre de paréo pour délimiter mon espace et m’a ordonné de me coucher sur le ventre. J’ai cru qu’elle se trompait, alors j’ai répété « Foot scrub? » Elle m’a fait signe que oui. Alors j’ai obéi. C’est un peu gênant s’allonger entre deux personnes qui sont en train de se faire pétrir.
Je n’ai rien vu de ce que la dame a fait. Je crois qu’elle a recouvert le dessous de mes pieds d’un coton imbibé d’alcool. Ensuite, elle s’est levée et elle a grimpé sur le matelas. Elle m’a massé les jambes, le dos, les bras, le cou. Cette femme aurait pu être ma grand-mère, et elle était là, debout, à genoux, assise, à appliquer des pressions qui faisaient beaucoup beaucoup de bien. Je me sentais mal de la laisser faire un travail aussi physique. J’ai de la difficulté à imaginer ma grand-mère bouger avec autant d’agilité.
Puis, est venu le temps d’enlever toutes ces peaux rugueuses sous mes pieds. La dame a travaillé fort. J’essayais de voir ce qu’elle faisait, mais, couchée à plat ventre, c’est un peu difficile de regarder ses pieds pendant que quelqu’un les tient bien serrés dans ses mains. Je ne savais pas trop de quel côté poser ma tête. À ma droite, le garçon qui se faisait masser le corps au grand complet regardait déjà dans ma direction. À ma gauche, j’avais les fesses de la Thaïlandaise qui s’occupait de la fille à côté de moi. Alors j’ai fermé les yeux et me suis retenue de ne pas rire lorsque ça chatouillait ou de crier lorsque ça faisait mal. Une heure plus tard, je sortais avec des pieds presque neufs.
J’aurais aimé photographier la vieille dame en action. Elle était si belle avec sa peau foncé, ses rides partout sur son visage, ses mains expérimentées et son foulard sur sa tête.
Depuis deux jours, il pleut à Ko Tao. Nous aurions aimé profiter de la plage encore un peu avant de partir, mais, en même temps, le temps gris fait du bien à nos peaux brûlées.
Ko Tao est très jolie. Très montagneuse aussi. Notre petit scooter en arrache dans les côtes les plus prononcées. Les chemins menant à nos plages préférées, et presque désertes, sont en terre et pleines de trous. Alex trippe parce qu’il s’imagine dans ses jeux vidéo et moi, je stresse parce que j’ai peur de déraper.
Aujourd’hui, nous avons roulé sur à peu près toutes les routes praticables de l’île. Les plus beaux endroits sont difficilement accessibles. Dommage. Mais j’imagine que c’est pour cette raison que certains endroits de Ko Tao demeurent si ravissants.
Ko Tao est reposante après Bangkok, où l’on se fait harceler par des vendeurs de toutes sortes. Ici, à part les chauffeurs de taxis, personne n’aborde les touristes pour leur vendre des visites guidées douteuses. Par contre, Bangkok offre aussi de belles opportunités : un massage de pieds d’une heure pour 3$ par exemple. Si j’habitais ici, je m’en paierais un chaque jour. Jusqu’à maintenant, pour un pédicure, un « foot scrub » et un massage, j’ai dépensé autour de 30$. Je m’approche tranquillement du paradis.
À Bangkok, j’ai préféré le centre-ville au quartier touristique. Peut-être parce que je me sentais plus chez moi en marchant parmi les Thaïlandais affairés, en prenant le Skytrain ou en magasinant chez Forever 21. Les centres commerciaux sont immenses. Je crois qu’à Bangkok pas un pied carré ne donne pas envie de dépenser. Je me suis retenue à quatre mains, mais watch out à la fin du voyage.
Un de mes coups de coeur est le parc Lumphini. Un grand espace vert et tranquille. Les gens y font leur jogging, leur danse aérobique, leur tai chi. Des poteaux permettant de s’étirer sont aménagés un peu partout. Un endroit du genre fait du bien à la capitale thaïlandaise, que j’ai trouvé extrêmement polluée et étourdissante.
Malgré tout, les Thaïlandais semblent très respectueux de la nature. Partout, à Bangkok et à Ko Tao pour l’instant, on les voit travailler très fort sur leur terrain ou dans leur jardin, sous un soleil souvent trop chaud. Les résultats sont magnifiques. Des arbres au feuillage très vert parsemé de fleurs de toutes les couleurs. Mais ce que je trouve sans doute le plus beau, ce sont les forêts de grands palmiers. Naturel et majestueux.
Jusqu’à présent, la Thaïlande nous gâte beaucoup. Des gens souriants, du beau temps, de la bonne bouffe. Et de jolies Thaïlandaises toujours impeccables : bien coiffées, bien habillées, bien coquettes, quoi!